4 March 2019

Global Thought Leadership Conference – Opening remarks by Governor Tiémoko Meyliet Kone, BCEAO

Global Thought Leadership Conference (GTLC)
Friday, 1 March 2019
Abidjan, Côte d’Ivoire

Opening remarks by Governor Tiémoko Meyliet Kone, BCEAO


  • Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, représentant le Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire,
  • Mesdames et Messieurs les Ministres,
  • [Mesdames et Messieurs les Secrétaires d’Etat],
  • Mesdames et Messieurs les Gouverneurs et Vice-Gouverneurs des banques centrales, membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière,
  • Monsieur le Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),
  • Monsieur le Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers,
  • Monsieur le Vice-Président de la Banque Africaine de Développement,
  • Monsieur le Vice-Président de la Banque Ouest Africaine de Développement,
  • Monsieur le Représentant Résident de la Commission de l’UEMOA ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale, de l’Agence Française de Développement et du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest,
  • Madame le Chef du Bureau Régional de la Banque Européenne d’Investissement,
  • Monsieur le Directeur Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières,
  • Monsieur le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de la Côte d’Ivoire,
  • Madame le Vice-Président de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés de la Côte d’Ivoire,
  • Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
  • Honorables invités, en vos rangs et qualités,
  • Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, à la suite du Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), remercier les autorités ivoiriennes, pour toutes les facilités qui nous ont été accordées pour assurer le succès de la présente Conférence internationale.

Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,

Je voudrais vous demander de bien vouloir traduire toute notre gratitude au Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire, empêché, pour avoir accepté le patronage de la présente Conférence internationale de haut niveau sur l’inclusion financière. Cela témoigne, encore une fois, de l’attachement du Docteur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire à la problématique de la promotion de l’inclusion financière pour un développement économique davantage inclusif dans nos pays.

Mesdames et Messieurs,

Notre mobilisation de ce jour est un devoir. Je considère en effet, que l’accès aux services financiers est un droit fondamental pour chaque citoyen, au même titre que l’éducation et la santé.

Elaborer et mettre en œuvre des stratégies d’inclusion financière n’est pas un effet de mode, mais une réponse aux difficultés qu’éprouvent les populations vulnérables de nos pays à accéder au crédit. Il s’agit notamment des producteurs du monde rural, des petites et moyennes entreprises, des femmes et des jeunes.

L’inclusion financière est un catalyseur de la croissance économique et un puissant vecteur de développement. En effet, elle facilite la participation des couches sociales les moins nanties à la création de richesse dans nos pays.

Les économistes du développement se sont mis d’accord depuis un moment pour dire qu’il existe un lien étroit entre inclusion financière, croissance économique et émergence durable. L’inclusion financière permet de renforcer le dynamisme de l’activité économique, d’augmenter substantiellement les revenus des agents économiques, d’accroître les fonds alloués à la santé et à l’éducation et, in fine, de réduire les inégalités, gage d’une émergence durable.

Voilà pourquoi cette problématique est placée au centre de toutes les politiques de développement visant à accélérer la croissance, à lutter contre la pauvreté et à réduire les inégalités sociales.  Elle est donc de nos jours, ancrée dans les préoccupations des pouvoirs publics pour lesquels elle constitue un défi.

Les banques centrales pour leur part, ont la lourde tâche de trouver les voies et moyens de favoriser l’inclusion financière tout en garantissant la stabilité du secteur financier.

Mesdames et Messieurs,

Tout comme beaucoup de Banques Centrales, ces considérations ont amené la BCEAO à développer des initiatives visant à promouvoir l’inclusion financière des populations de l’UNION, en mettant en œuvre plusieurs reformes destinées à adopter le cadre règlementaire à la promotion de l’innovation financière, à l’élargissement de l’accès aux systèmes de paiement, et à la protection des usagers.

Ces reformes ont aussi concerné, le coût des services ainsi que leur disponibilité pour les populations visées par l’inclusion financière.

Toutes ces initiatives ont finalement conduit à l’élaboration d’une stratégie globale et regionale d’inclusion financière pour l’ensemble des huit pays de l’UEMOA, avec un objectif de permettre à 75% des populations de cette zone d’accéder aux services financiers à des coûts abordables dans un horizon de 5 ans.

Les résustats jusqu’ici obtenus sont encourageants. La contribution du secteur de la microfinance à l’inclusion financière est passée de 9% a 19% en dix ans. La promotion des activités de monnaie éléctronique a engendré l’éclosion de 38 initiatives dont le concours à l’inclusion financière ressort à 29%.

Honorables Invités,

Mesdames et Messieurs,

Malgré ces avancées significatives, des défis subsistent, auxquels il faut faire face. Sans prétendre être exhaustif, il apparaît incontournable d’intégrer dans les reflexions et les actions, l’éducation financière des populations consommatrices de services financiers, pour un meilleur accès à ces services et pour leur propre protection contre les abus et les dérives.

Par ailleurs, l’utilisation des nouvelles technologies peut certes apporter beaucoup en matière de digitalisation de la chaine de valeur agricole et des paiements des Etats ; à condition de maîtriser les risques induits par leur introduction sur le marché.

Enfin, il y a la necessité de mieux diversifier les produits financiers pour tenir compte à la fois des besoins et de la capacité financière des jeunes, des femmes, des producteurs du monde rural,   des PME et j’en passe.

La présente Conférence internationale qui vient à point nommé, procède du souhait de l’AFI de marquer un arrêt, après plus d’une décennie d’interventions au service de l’inclusion financière des populations exclues, pour faire le point de l’impact de ses actions. Il s’agit particulièrement d’identifier les solutions à mettre en œuvre pour franchir un nouveau palier dans l’amélioration de l’accès des populations aux services financiers.

Nous aurons ainsi à débattre des politiques efficaces à mettre en place pour inclure dans le circuit financier les 1,7 milliard d’adultes non bancarisées dans le monde. Nous rechercherons les solutions à mettre en œuvre pour réduire les inégalités persistantes liées au genre en matière d’accès aux services financiers. Il nous faudra également  examiner les meilleures stratégies à développer pour mettre au service de l’inclusion financière universelle, les opportunités offertes par les innovations technologiques.

Bien entendu, nous n’occulterons pas les risques liés au développement de ces technologies, afin de garantir les chances de leur utilisation accrue, pour permettre un accroissement rapide de l’accès des populations aux servies financiers.

Enfin, nous n’oublierons pas non plus, la  revue les mesures à mettre en place pour impliquer le secteur financier dans la réalisation des objectifs de la finance verte, en vue de la réduction des émissions de gaz à effets de serre et du renforcement de la résilience de nos pays face au changement climatique.

Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,

Mesdames et Messieurs,

Je ne doute point que la richesse de nos échanges nous permettra d’identifier les actions pragmatiques à mettre en œuvre pour aller plus loin dans l’inclusion financière de nos populations. A cet effet, il s’agira pour nous de partir d’un cadre global alliant à la fois promotion et diversification des services, réduction des inégalités, sécurité des opérations et stabilité du système financier.

Au regard de la qualité de l’audience et de l’expertise des intervenants, je suis certain que nos discussions seront de haute facture et que les objectifs de cette rencontre internationale seront pleinement atteints.

Tout en remerciant l’AFI et son Conseil d’Administration pour cette heureuse initiative, je voudrais conclure, en formulant le vœu que la présente Conférence internationale nous aide à agir de manière plus efficiente, afin de relever le défi de la croissance inclusive, au service de tous.

Je vous remercie de votre aimable attention.


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